Le mythe de l’erreur humaine – I
La cause des sinistres informatiques constitue un phénomène récurrent en dépit des investissements consentis pour leur prévention. Elle fait ainsi régulièrement l’objet de classifications contextualisées. Parmi les origines possibles de ces désastres, on cite (bien trop) souvent l’erreur humaine en salle informatique. Comme si, malgré les mesures concédées dans l’amélioration de la résistance des systèmes aux pannes, le facteur humain -autrement dit : la sagacité, la compétence, la concentration et la rigueur de celui qui réalise l’action de terrain- demeurait l’ultime élément erratique et in fine, incontrôlable, qui peut tout faire échouer. Jusqu’à prôner l’automatisation complète. Qui ne résoudra pourtant pas le problème de fond.
Car un peu d’expérience-terrain suffit pour réaliser bien vite que cet argument facile masque des lacunes bien plus profondes. Bien plus complexes et bien plus inquiétantes, également. Qu’il convient donc d’étudier ces manquements pour extirper leur cause première, souvent d’ordre managérial et stratégique. Cette série de billets “Le mythe de l’erreur humaine” se propose de répertorier les principales sources d’incidents majeurs pour lesquelles lesdites “erreurs humaines” des exploitants, techniciens et autres administrateurs servent d’alibi et entravent l’amélioration continue. L’auteur de cet article, et de ceux qui suivront, a personnellement rencontré tous les cas de figure mentionnés. Tout comme, nous en sommes certains, bon nombre d’entre vous.