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CONCEVOIR LA DISTRIBUTION ÉLECTRIQUE EN SALLE INFORMATIQUE : POINTS D’ATTENTION

Contenu mis à jour le 13/05/2018

Que les tableaux divisionnaires terminaux soient localisés directement en salle informatique ou qu’ils bénéficient de locaux techniques dédiés, l’acheminement de l’énergie jusqu’aux équipements IT mérite une conception globale attentive sous peine d’engendrer des écueils de fonctionnement et des lacunes de design difficilement récupérables, donc coûteuses à corriger.

En premier lieu et par application pratique de l’élémentaire loi des nœuds, la répartition de la distribution de la puissance électrique recèle un paradoxe : une forte hétérogénéité entraîne une réduction de la surface utile de la salle informatique, puisqu’elle présuppose une sur-concentration matérielle théorique autour des points de distribution de capacité électrique supérieure, au détriment de zones sous-alimentées. Bien sûr, la densification à outrance du contenu des armoires et baies IT concède une limite physique matérialisée par leur capacité unitaire d’accueil, et incite à appliquer des stratégies locales de climatisation.

Ainsi, la conception de la salle informatique doit non seulement initier et garantir le capacity planning de la puissance énergétique globale à pourvoir, mais aussi prolonger cette notion d’évolutivité à dessein d’accompagner rapidement les modifications d’agencement, les changements de densité IT et les implantations corolaires d’équipements de soutien. Faute de quoi, ces aménagements informatiques seront retardés par des travaux d’infrastructure préalables pouvant nécessiter des arrêts de service de périmètres non initialement concernés.

La gestion de la disponibilité de l’alimentation en électricité nécessite quant à elle, idéalement, de relayer deux sources provenant de réseaux de transport énergétique distincts, en répercutant cette logique jusqu’à chacun des équipements IT par l’intermédiaire des TGBT, des TDO puis des unités de distribution (PDU) pourvues par les armoires techniques. La sûreté de fonctionnement des matériels informatiques mono-alimentés doit tenir compte de leur caractère isolé (emploi de STS) ou au contraire, de leur fonctionnement en mode cluster -inter-salles ou intra-salle) à haute-disponibilité inhérente (auquel cas les membres matériels de cet ensemble logique pourraient être intelligemment répartis entre les deux sources d’alimentation).

De son côté, la gestion des opérations de maintenance et des incidents est facilitée par la segmentation préventive des zones de disjonction et d’interruption électrique. Cette bonne pratique permet de limiter l’impact d’un arrêt électrique intempestif de source interne à la salle informatique, telle qu’un pic de charge. On veillera d’autre part à placer les dispositifs d’arrêt d’urgence de façon à éviter leur manipulation accidentelle (ne pas les faire installer à proximité d’un interrupteur…) ; certains modèles sont conçus pour nécessiter plusieurs actions simples et simultanées permettant de prévenir un déclenchement non désiré.

Enfin, une attention particulière doit être accordée aux chemins de câblages électriques. Certains câbles présentent une section suffisamment importante pour justifier l’utilisation d’un faux plancher : il s’agira alors de prévenir les potentiels effets néfastes de ce type d’agencement en assurant une gestion rigoureuse du contenu du plenum et en respectant les bonnes pratiques de cheminement de câbles. Concernant ceux pour lesquels une distribution aérienne est envisageable, ils ne doivent pas gêner la manipulation du câblage courant faible ni entraîner de perturbation électromagnétique dans la transmission des informations. Là encore, des règles de conception existent pour faciliter et pérenniser l’exploitation courante.

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