LE FILTRE PARTICULAIRE EN SALLE INFORMATIQUE : UN ÉLÉMENT DISCRET MAIS FINANCIÈREMENT DÉTERMINANT
En Centre de données ou en salle informatique internalisée, on trouve de nombreux filtres particulaires incorporés par exemple au niveau des Centrales de Traitement de l’air (pré-filtres et filtres de sortie) et des dispositifs de refroidissement (climatiseurs et échangeurs air/air, air/eau et eau/air). Il est rare que le concepteur ou l’exploitant de la salle informatique s’intéresse directement à la qualité des filtres, dont le remplacement est souvent confié aux sociétés de maintenance des CTA et autres CRAC. Pourtant, sans même évoquer l’éventualité d’un sinistre occasionné par une propreté de l’air déficiente, il y a beaucoup à gagner à s’assurer de la mise en place d’une filtration de qualité en salle. Et surtout, beaucoup à perdre à ignorer ce paramètre.
Rappelons-le, la vocation d’un filtre à air est de s’encrasser et donc de se colmater. Cette propriété participe même à l’augmentation de son efficacité. Même neuf, un filtre à air s’oppose mécaniquement au passage de l’air neuf et/ou recyclé soufflé en salle informatique : ce phénomène, appelé perte de charge, s’aggrave avec l’encrassement naturel du filtre et nécessite une dépense d’énergie supplémentaire, de plus en plus importante pour maintenir le débit de l’air injecté en salle. Or, cette surconsommation énergétique représente en moyenne 70 % du coût total de possession d’un filtre, alors que son prix d’acquisition plafonne à 15 % du même TCO.
Dès lors, la question de l’efficacité énergétique du filtre à air mérite d’être posée tant elle s’avère source d’économies. La classification EUROVENT nous aide à comparer les filtres particulaires du point de vue de ce paramètre. Les meilleurs d’entre eux (classification A+) proposent une perte de charge initiale réduite au strict minimum avec un maintien de cet avantage dans le temps par une augmentation très lente de cette perte. Plusieurs trimestres de filtration active doivent d’écouler avant que leur performance énergétique soit dégradée au point de devenir comparable à celle d’un filtre neuf d’entrée de gamme. Méfiance donc lorsque le remplacement trimestriel des filtres à air est énoncé avec force comme bonne pratique d’exploitation à l’avantage du client : en réalité, la surfacturation énergétique issue du positionnement de filtres médiocres surpasse de très loin le surcoût d’acquisition de filtres particulaires performants.
Seconde source d’économies importantes (indépendamment de la prévention des risques majeurs intéressant directement l’IT), l’efficacité de la protection des échangeurs thermiques vis-à-vis des particules en suspension dans l’air qui devrait faire l’objet de contrôles réguliers et être réassurées par la mise en place de filtres à fort pouvoir filtrant (F7 au minimum, selon les normes européennes). L’exploitant évitera ainsi la réduction de la performance du dispositif de refroidissement par accumulation de poussière isolante, l’augmentation associée de la perte de charge et l’organisation d’interventions coûteuses et risquées au niveau des échangeurs.