Suite de notre série de billets concernant l’organisation de l’apport d’air froid en salle informatique. Au-delà de la mise en place de dispositifs de climatisation, le concepteur de salles informatiques (in-house ou hébergées en centres de données) recherche par exemple l’évolutivité capacitaire, la tolérance à la panne, la performance énergétique ou encore un rendement économique aussi élevé que possible. En particulier, la mise en haute-disponibilité de l’apport d’air froid est essentielle à la conduite des opérations informatiques. Une panne prolongée, même partielle, de cette fonction de soutien génère une élévation rapide de température pouvant déboucher sur des arrêts préventifs et automatiques d’équipements IT.
2- Comment organiser la redondance de la fonction refroidissement en salle informatique ?
Avant tout, il convient de bien comprendre que cette redondance s’entend à capacité égale, dans une logique similaire à la redondance énergétique. Une erreur courante consiste à construire une stratégie de tolérance à la panne garantissant un mode dégradé, à 70 ou 75% de la capacité initiale. Or, une capacité de refroidissement insuffisante ne se traduit pas uniquement par une élévation globale de température moins agressive que des climatiseurs totalement inopérants : en réalité, des points chauds apparaissent rapidement aux endroits les moins efficacement refroidis, affichant des températures au-delà des préconisations ASHRAE et provoquant des arrêts localisés d’activité.
C’est d’abord au niveau énergétique, à l’instar des équipements IT, que débute la mise en place du plan de continuité de la fonction refroidissement. Au moins 2 chaînes de refroidissement (2 groupes de climatiseurs) bénéficient chacune d’une chaîne d’alimentation énergétique dédiée, distincte des canaux énergétiques à destination de l’IT. Ces chaînes d’alimentation de climatiseurs proviennent de TGBT distincts, afin de se prémunir de l’impact d’une panne localisée au niveau d’un TGBT.
Chacune des chaînes de refroidissement doit pouvoir prendre en charge la totalité du besoin de l’ensemble de la salle informatique. En mode nominal, la charge de travail est ainsi uniformément répartie entre les deux groupes. Au sein de chaque chaîne, la même logique de répartition de la production de froid entre climatiseurs prévaut, cependant elle peut être optimisée en permettant la panne totale d’un ou plusieurs élément(s) sans report de charge sur l’autre chaîne. C’est pourquoi certaines conceptions privilégient l’intégration de grappes de modules froid de faible capacité plutôt qu’une grosse armoire de climatisation. Afin de mieux résister aux arrêts électriques intempestifs, il est également judicieux d’alimenter quelques climatiseurs par les deux voies énergétiques et de paramétrer la solution de refroidissement de façon à permettre l’inclusion de ces climatiseurs dans le fonctionnement global de l’une ou l’autre des chaînes de production de froid.
Pour se former :