LA VIDÉOSURVEILLANCE DES SALLES INFORMATIQUES
La vidéo-protection des salles informatiques et des datacenters prolonge le contrôle d’accès physique jusqu’au cœur des dispositifs IT. Ces actifs informatiques renferment des données opérationnelles, voire confidentielles, détenues par les organisations qui les exploitent. La caméra s’impose évidemment dans le cas d’infrastructures mutualisées entre plusieurs entités. Elle complète alors le dispositif global d’habilitation périmétrique (depuis la « protection périmétrale » jusqu’au contrôle d’accès en salle). Mais la vidéosurveillance concerne tout autant les sites privatifs du fait de la multiplicité des provenances et des compétences des intervenants. Intégrateurs, électriciens, génie climatique, câbleurs, spécialistes de la dépollution, exploitants IT… autant d’acteurs à contrôler en temps réel.
Attention à la réglementation
Signalons tout d’abord que les caméras de surveillance jouent un rôle d’appoint dans la détection rapide des accidents de personne. Des environnements confinés et maîtrisés tels que les salles informatiques sont volontairement isolés du monde extérieur. Or, la salle informatique recèle de nombreux dangers pour les personnels amenés à y intervenir. Grâce aux caméras disposées en salle, le PC Sécurité peut s’assurer de l’intégrité physique des intervenants. Cet aspect préventif ne dédouane toutefois aucunement de procéder à l’ensemble des formalités déclaratives et légales applicables. Ici, les réglementations régionales et locales s’imposent aux propriétaires, concepteurs et exploitants de salles informatiques. En France, on veillera ainsi, par exemple, à informer les IRP et à respecter les directives du RGPD.
Pas de mélange des genres
La convergence technique des offres actuelles vers l’utilisation des réseaux IP facilite tant leur implémentation que leur exploitation. Pour autant, elle ne doit pas occulter la nécessité d’opérer un strict cloisonnement topologique entre le réseau de production IT et le réseau vidéo. Le premier s’exprime à destination des utilisateurs finaux tandis que les flux de vidéosurveillance transitent sur le second. En premier lieu, le transport d’un flux vidéo synchrone dégrade considérablement les performances d’un SI de production. Mais surtout, la cohabitation physique de réseaux d’objectifs fonctionnels aussi distincts génère de nombreux risques sécuritaires. C’est pourquoi seuls les personnels habilités doivent accéder aux outils d’administration et d’exploitation des solutions de vidéosurveillance.
Optimiser la mise en œuvre de la vidéosurveillance
Le positionnement des caméras doit couvrir en permanence l’ensemble des chemins d’accès aux matériels contenus dans les armoires techniques. Certains modèles offrent des caractéristiques interactives intéressantes permettant leur pilotage contextuel : rotation, grand angle, zoom, détecteur de mouvement, vision nocturne… . Mixer astucieusement ces particularités constitue l’un des leviers de la maîtrise budgétaire de l’intégration et du maintien de la vidéosurveillance en salle informatique.
Un serveur d’administration dédié coordonne généralement le réseau de caméras. Cet organe fédérateur rassemble de surcroît d’intéressantes fonctions additionnelles : stockage périodique et optimisé de captures vidéo avec gestion de la rétention, gestion des alarmes en cas d’intervention non planifiée, contrôle du bon fonctionnement des caméras, ou encore notifications administratives ayant trait aux incidents matériels.